Projets de recherche antérieurs

UL-Te@ms – University Learning Teams – Thèse de doctorat

« Comparaison entre groupes, anonymat, et performances cognitives :
Expérimentations dans des environnements numériques et en coprésence
 »

Septembre 2012 à juin 2016 – LP3C, Université Rennes 2

Financement obtenu : Bourse de thèse ARED, Région Bretagne

Chercheurs impliqués : Benjamin Le Hénaff (Doctorant, LP3C), Nicolas Michinov (Professeur des Universités, LP3C), Olivier Le Bohec (MCF, LP3C), & Jérémie Nogues (Ingénieur informaticien, LP3C)

L’objectif de cette thèse était d’étudier comment l’identification à un groupe peut conduire à de meilleures performances cognitives en s’appuyant sur la théorie de l’identité sociale (Tajfel & Turner, 1986). Cette théorie avance que l’identité sociale d’un individu repose en partie sur la comparaison entre son groupe d’appartenance et un autre groupe. La quête d’une identité sociale positive pousserait l’individu à agir pour le bien de son groupe afin de se placer dans une position avantageuse par rapport à un autre groupe. Le modèle SIDE (Social Identity model of Deindividuation Effects, Reicher, et al., 1995) a étendu cette théorie en considérant que l’anonymat (i.e., le sentiment de ne pas être individuellement identifiable) facilite le passage de l’identité personnelle à l’identité sociale et la renforce. Notre recherche a été déclinée en trois axes. Les deux premiers ont examiné l’effet de l’anonymat et de la comparaison entre groupes sur les performances à des exercices d’informatique et de statistiques réalisés en environnements numériques. Le dernier axe a étudié les effets de l’anonymat et de la comparaison entre groupes à une tâche de production d’idées créatives en situation de coprésence. Conformément aux prédictions du modèle SIDE, les résultats ont montré que la comparaison intergroupe en situation d’anonymat active l’identité sociale des membres d’un groupe et les conduit à avoir de meilleures performances à des tâches cognitives. De plus, nous avons mis en évidence le fait que des différences individuelles, comme le niveau de connaissances antérieures, viennent modérer les effets du modèle SIDE.

Principal interlocuteur auprès des financeurs (la Région Bretagne), des partenaires du projet, et des enseignant·es du Master MEEF et de statistiques en psychologie, j’étais chargé de la supervision du développement des environnements numériques d’apprentissage (réalisation d’un cahier des charges, supervision du développement, tests utilisateurs), de la réalisation des études expérimentales, des analyses statistiques, et de la publication des résultats.

Diffusion scientifique : Au-delà de ma thèse, ce projet a donné lieu à la publication de deux articles (Le Hénaff, Michinov, Le Bohec, & Delaval, 2015 ; Le Hénaff, Michinov, & Le Bohec, 2018) dans des revues à comité de lecture (Computers & Education, Journal of Applied Social Psychology) et à plusieurs communications dans des colloques internationaux (cf. liste des publications et communication, plus loin dans ce document).

FOCALABE – FOCALisation Attentionnelle et Brainstorming Electronique

2014-2015 – LP3C, Université Rennes 2

Chercheur·euses impliqué·es : Nicolas Michinov (Professeur des Universités, LP3C), Eric Jamet (Professeur des Universités, LP3C), Benjamin Le Hénaff (Doctorant, LP3C), & Natacha Métayer (Doctorante, LP3C)

L’objectif du projet FOCALABE était d’étudier l’impact de la comparaison sociale (Festinger, 1954) sur les performances à une tâche créative de brainstorming électronique, en examinant le rôle médiateur de la focalisation attentionnelle des participant·es. Cette dernière variable était mesurée au moyen de techniques de pistages oculaires (eye-tracking, ici Tobii T60 EyeTracker), permettant ainsi de mesurer les différences de focus attentionnel porté sur les idées d’autrui en fonction de l’orientation de la comparaison sociale (ascendante vs. descendante). Ce projet réalisait pour la première fois, à notre connaissance, des mesures physiques d’attention appuyant le modèle socio-cognitif-motivationnel de la génération d’idées en groupe (Paulus & Brown, 2007). Nous avons ainsi montré que l’attention portée aux idées d’autrui était affectée par l’idée que nous avons de sa supériorité (ou infériorité) créative.

Diffusion scientifique : Ce projet a donné lieu à la publication d’un article (Michinov, Jamet, Le Hénaff, & Métayer, 2015) dans une revue à comité de lecture (Computers in Human Behavior). 

TACIT – Testing Adaptatif des Compétences Individuelles Transversales

2016 – LP3C, Université Rennes 2

Financements obtenus : Région Bretagne – Stratégie d’Attractivité Durable (SAD), Université Rennes 2, Rennes Métropole et Fonds Européens FEDER ; plateforme autofinancée depuis 2016 grâce à la commercialisation du portail.

Chercheur·euses impliqué·es : Olivier Le Bohec (MCF, LP3C), Christophe Quaireau (MCF, LP3C), Yvonnick Noël (MCF, LP3C), Fanny Delahaye (MCF, LP3C), Jérémie Nogues (Ingénieur, LP3C), Benjamin Le Hénaff (Doctorant, LP3C)

Plateforme innovante, TACIT est aujourd’hui très utilisée (environ 40000 élèves par an en France et dans 17 pays, pour 6 millions d’exercices passés par an). Elle a pour objectif le développement d’un outil de Testing Adaptatif des Compétences Individuelles Transversales dans différents domaines : l’implicite dans les textes, le vocabulaire, ou encore l’anglais. Mon rôle était de contribuer à la conception de l’outil en créant notamment des items de vocabulaire de difficulté variée, et d’organiser la gestion et la réalisation de la calibration statistique de ces items par le biais de passations auprès d’élèves d’écoles primaires et de collèges en Bretagne. Dans ce cadre, j’ai été amené à nouer des contacts et partenariats avec différents établissements, puis à interagir avec de nombreuses classes de niveaux très variables (du CP à la 5ème), tout en encadrant une équipe d’étudiant·es stagiaires. Grâce entre autre à ce travail, l’outil, accessible en ligne par les enseignant·es et les orthophonistes, permet d’évaluer de façon fine et objective le niveau de compréhension des enfants et de permettre une pédagogie différenciée aisée.

Diffusion scientifique : Le travail que j’ai fourni pour le projet TACIT a contribué à la valorisation actuelle du projet, i.e., actuellement plusieurs communications en congrès internationaux, ainsi qu’à deux articles publiés dans des revues à comité de lecture.

Identification de composantes pédagogiques déterminantes dans la réussite des étudiant·es lors d’un enseignement hybride

Septembre 2020 à aujourd’hui – ACTé, BIOMETA, GreD, LPL, Université Clermont Auvergne - Epsylon, Université Montpellier 3

Financements obtenus : Programme Learn’in Auvergne (~ 90k€)

Chercheur·euses impliqué·es : Benjamin Le Hénaff (Postdoctorant, ACTé), Marie-Christine Toczek (Porteuse du projet, Professeure des universités, ACTé), Mickaël Jury (Co-porteur du projet, MCF, ACTé), Margault Sacré (doctorante, ACTé), Marielle Lemaire (Professeure des université, BIOcatalyse et METAbolisme (BIOMETA), UCA), Jean-Christophe Pointud (MCF, Génétique, de la Reproduction et du Développement (GReD), UCA), Eric Collard (PRAG, Sciences Physiques, INSPÉ UCA), Christine Blanchard (MCF, Laboratoire de Recherche sur le Langage (LRL), UCA), Célia Blanchet (MCF, Epsylon)

L’objectif principal de ce projet est d’étudier l’efficacité de différents outils et pratiques pédagogiques utilisés dans le cadre d’enseignements hybrides (c.-à-d., la coordination entre des éléments présentiels synchrones – par ex., cours magistraux, TD, TP – et des éléments distanciels asynchrones – par ex., quizz, logiciels de simulation), dans le but d’améliorer les apprentissages et la réussite des étudiant·es. L’objectif à terme est de développer des recommandations d’usage optimal de ces outils et pratiques dans la formation des étudiant·es de notre site universitaire. Dans ce cadre, nous avons mis en place trois programmes de recherche avec des orientations diverses. Le premier projet s’intéresse aux effets de l’anonymat dans les outils de quizz (WooClap) sur la motivation et les apprentissages. En effet, des études précédentes ont pu montrer des effets inconsistants de l’anonymat sur la motivation en situation d’anonymat (e.g., Karau & Williams, 1993 ; Le Hénaff et al., 2015 ; Wood & Shirazi, 2020), en particulier en relation avec l’identité sociale des étudiant·es. Les outils de quizz en ligne reposant souvent sur l’anonymat (e.g., Wentao et al., 2017), il est donc capital d’étudier plus précisément ce qui peut rendre l’anonymat délétère ou favorable pour la motivation et les performances étudiantes. Le second projet porte sur l’étude de la stimulation de la créativité par l’usage de l’anonymat et de la comparaison intergroupe dans la formation à l’enseignement des sciences physiques. En effet, la littérature a montré que les capacités créatives pouvaient améliorer la réussite académique des étudiant·es (e.g., Gajda et al., 2016). Des travaux antérieurs ayant montré des effets contrastés de l’anonymat et de la comparaison intergroupe sur la créativité (e.g., Adarves-Yorno et al., 2007 ; Le Hénaff et al., 2018), nous nous intéressons ici à l’interaction entre ces variables et le contexte de l’enseignement hybride et à leur effet sur la créativité, tant en termes de productivité que d’originalité. Enfin, le troisième projet étudie la répartition des expertises (i.e., la mémoire transactive, Liao et al.,) dans le travail en groupe en contexte pédagogique en conjonction avec l’identification au groupe de travail, et la manière dont l’interaction entre ces deux variables va affecter les régulations intra-groupes et les performances groupales (e.g., Lewis et al., 2007), et ce de manière longitudinale. Ce programme de recherche, ambitieux par sa méthodologie (analyse longitudinale de verbatim et vidéos de réunions de travail), a donc pour visée de comprendre plus finement la façon dont la mémoire transactive se développe au sein des groupes de travail universitaire au fil du temps, et la manière dont elle va interagir avec l’évolution de l’identité sociale de ces mêmes groupes.

Ayant conceptualisé et soumis ces études lors de l’appel à candidature de ce post-doctorat, je suis en charge de leur développement tant théoriquement que méthodologiquement. De plus, je suis chargé de mettre en place des partenariats avec les collègues enseignant·es-chercheur·euses participant à ces expérimentations, ainsi que de traiter, analyser, et valoriser ces différentes recherches. En parallèle, je contribue aux travaux de thèse de Margault Sacré (ACTé) sur la question des enseignements hybrides universitaires. Enfin, j’ai co-rédigé le dossier de prolongation du financement du projet, qui a récemment été accepté.

Diffusion scientifique : Ces différentes études sont encore en cours de traitement, mais la présentation de leurs résultats sera effectuée dans deux colloques internationaux. De plus, l’organisation d’un symposium international a été acceptée en collaboration avec Margault Sacré, portant sur la conception de l’enseignement distanciel dans les formations hybrides à l’attention d’étudiant·es (Le Hénaff & Sacré, accepté). Les différentes études réalisées donneront lieu également à la rédaction d’articles scientifiques qui seront soumis dans des revues internationales à comité de lecture. Enfin, en collaboration avec Margault Sacré, deux articles s’intéressant à l’enseignement hybride sont actuellement soumis dans des revues francophones à comité de lecture (Sacré et al., soumis ; Sacré et al., en révision).

Bien-être des étudiant·es et abandon des études : l’effet de la classe sociale

Septembre 2020 à aujourd’hui – ACTé, Université Clermont Auvergne – CeRCa, Université de Poitiers

Chercheur·euses impliqué·es : Benjamin Le Hénaff (Postdoctorant, ACTé), Marie-Christine Toczek (Porteuse du projet, Professeure des universités, ACTé), Mickaël Jury (Co-porteur du projet, MCF, ACTé), Camille Sanrey (Postdoctorante, CeRCA)

Page OSF : https://osf.io/vrznf/

L’amélioration de la prise en charge pédagogique des étudiant·es ainsi que leur réussite académique nécessite de comprendre les prédicteurs de l’échec étudiant et de l’abandon des études supérieurs. Ceci est d’autant plus crucial dans le contexte pandémique actuel particulièrement contraignant pour les étudiant·es, car les confinant dans leur logement et transformant l’ensemble de leur(s) année(s) universitaire(s) en enseignement à distance intégralement numérique. Ce contexte est vecteur d’anxiété et de stress pour tou·tes les étudiant·es (Cao et al., 2020 ; Son et al., 2020), mais il est probable que cela soit d’autant plus le cas pour les étudiant·es issu·es de milieux sociaux modestes. En effet, si en temps normal les inégalités liées au statut social ont une influence sur le bien-être (e.g., Navarro-Carillo et al., 2020) et la réussite étudiante (e.g., Bruno et al., 2019 ; Jury et al., 2017), les conditions de vie et d’enseignement dégradées par la condition sanitaire risquent de considérablement amplifier cette influence. De plus, au-delà des inégalités d’accès aux outils informatiques, l’autonomie complète liée au passage à un enseignement distanciel pourrait également être plus difficile à gérer pour les étudiant·es issu·es de milieu populaire. En effet, la fermeture des universités encourage le travail autonome. Or, si cette « indépendance » correspond aux modalités de socialisation des étudiant·es issu·es de milieu favorisé, elle risque d’être en décalage avec celles des étudiant·es issu·es de milieu populaire (Stephens et al., 2012). En effet, les contextes de socialisation familiale des étudiant·es de classe favorisée valorisent l’indépendance, tandis que ceux associés aux milieux populaires renforcent l’idée de connexion aux autres et l’appartenance à des groupes sociaux (Kraus et al., 2009 ; Stephens et al., 2014). Si ces différences influencent déjà la réussite académique et le sentiment d’appartenance à la communauté universitaire en temps normal (Jury et al., 2019 ; Stephens et al., 2012), nous supposons que cela va particulièrement être le cas dans le contexte actuel. Ce projet a donc pour objectif d’analyser les liens existants entre l’origine sociale, le bien-être étudiant et l’abandon universitaire. Actuellement en cours de réalisation, cette étude est réalisée par questionnaire et mesure différentes dimensions en lien avec le bien-être mental, la satisfaction d’étudier à l’université, l’intention d’abandon, et l’origine sociale. Dans ce cadre, je me suis impliqué à toutes les étapes du projet, de sa construction théorique et méthodologique, jusqu’au relevé des données et à leur traitement.

Diffusion scientifique : Cette étude est encore en cours de traitement. Les différents résultats de cette étude seront soumis dans des revues internationales à comité de lecture.